Produire, mais comment ? Les paysans, l'écologie et le "Progrès"
Le mardi 21 octobre à 18h au Centre d'histoire du travail
Conférence de Jean-Philippe Martin, historien.
Sols appauvris, nappes phréatiques à l’état critique, abeilles aux abonnés absents, algues vertes, cancers professionnels, perte de biodiversité… tout concourt à remettre en question l’agriculture productiviste. Mais des méga-bassines aux recherches génétiques sur le vivant, l’agro-business prouve qu’elle n’entend pas rendre les armes. Son credo demeure : le Progrès nous sauvera du Progrès.
Contre les « représentations paresseuses sur les paysans », Jean-Philippe Martin revient sur un demi-siècle de remise en question du modèle dominant en agriculture par les agriculteurs eux-mêmes. Car à partir des années 1960, des paysans, seuls ou en groupe, ont exploré d’autres voies. Leurs motivations ? Etre plus autonomes sur leur exploitation, protéger le vivant, se garantir un revenu suffisant et vivre au pays. Moqués ou dédaignés, les « marginaux » et « hurluberlus » d’hier sont parvenus aujourd’hui à faire de leurs questionnements un enjeu de santé public.
Quel visage aura l’agriculture de demain ? Si l’on veut qu’elle soit respectueuse des écosystèmes, des travailleurs et des consommateurs, et que le bio soit accessible à tous, alors, souligne Jean-Philippe Martin, l’alliance entre paysans en rupture et citoyens-consommateurs autour de ce qu’on appelle « la démocratie alimentaire » sera indispensable.
Jean-Philippe Martin est agrégé et docteur en histoire. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le syndicalisme paysan, la condition féminine et le rapport des paysans à la politique agricole :
- Histoire de la nouvelle gauche paysanne (La Découverte, 2005)
- Des paysans écologistes. Politique agricole, environnement et société depuis les années 1960 (Champ Vallon, 2023)
- Paysannes. Histoire de la cause des femmes dans le monde agricole (L'Atelier, 2025).
Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
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