Faire sa vie malgré tout. Les classes populaires et la "ruralité"
Visioconférence de Benoît Coquard, organisée le 25 février 2021 dans le cadre des 40 ans du CHT.
Trop souvent et pour beaucoup, le « prolétaire » est associé au monde urbain, voire aux grandes concentrations industrielles de l’automobile ou de la sidérurgie, comme si l’histoire du mouvement ouvrier français pouvait se réduire aux conflits sociaux ayant secoué Billancourt. Le récent mouvement des Gilets jaunes a rappelé opportunément que l’ouvrier était aussi, sinon principalement, un travailleur s’inscrivant dans un territoire rural maillé de PME.
À l’occasion d’une enquête immersive de plusieurs années dans la région Grand-Est, Benoît Coquard s’est plongé dans la vie quotidienne de jeunes femmes et hommes ouvriers, employés, chômeurs qui font la part belle à l’amitié, au travail et à mille et une occasions d’entretenir « une bonne réputation ». Il en ressort que la lente disparition des services publics, des usines, des associations et des cafés, le chômage et la précarité ont érodé mais non détruit les consciences collectives de ceux qui sont restés. Jusqu'à quand ?
Sociologue, en poste à l’Institut national de la recherche agronomique, Benoît Coquard travaille depuis plusieurs années sur les milieux ruraux et les classes populaires. Nous lui devons Ceux qui restent : faire sa vie dans les campagnes en déclin (La Découverte, 2019) et c’est au sujet de cette recherche que nous lui avons demandé une intervention.
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