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Les ferblantiers-boîtiers et le travail des femmes

Il y a le prolétaire, interchangeable, qui n’a que ses bras à offrir, et l’ouvrier qualifié, fier de ses compétences. Les ouvriers-boîtiers, ferblantiers ou soudeurs, de la puissante industrie de la conserve nantaise, sont de ceux-là.

 

Tout comme les typographes, ils font partie de ce qu’on appelle l’aristocratie ouvrière. Adroits et minutieux, ils ont su très tôt se regrouper, défendre leur autonomie dans la façon d’organiser le travail et arracher au patronat local des salaires honorables.


Afin de faire baisser les coûts de production, le patronat a essayé dès le milieu du 19e siècle de remplacer cette main-d’œuvre masculine indocile par des femmes et des apprentis. Mais les ferblantiers se sont opposés avec force à leur présence dans leurs entreprises, conscients que celles-ci constitueraient « un danger permanent d’avilissement du prix de la main d’œuvre ». Plus largement, beaucoup d’ouvriers de l’époque considèrent que la place de la femme n’est pas dans ces ateliers où l’on gagne son pain à la sueur de son front, mais bien plutôt dans le foyer ; et qu’il revient à l’homme d’assurer la subsistance de l’unité familiale. Ce sentiment est illustré parfaitement par le dénommé Charles Rossignol lors du 6e congrès national des syndicats de France qui se tient à Nantes en 1894 : « Nous concluons en demandant que dans notre société actuelle, à travail égal, la femme touche salaire égal, en attendant que la prochaine Révolution sociale la rende au foyer domestique d’où elle n’aurait jamais dû sortir. »

 

En 1896, nos ferblantiers-boîtiers entrent en résistance. Afin de garantir leurs salaires, ils s’efforcent d’empêcher que la partie la plus noble de son travail soit confiée à des travailleuses. Qu’elles travaillent à la ferblanterie ou à la bimbeloterie, soit ! mais pas question qu’elles touchent aux boîtes de conserves alimentaires !


Cette fois encore, le patronat nantais cède, mais ce n’est que partie remise. Outre le fait que les conserveurs ont tendance, pour des questions de coûts, à ne plus sous-traiter le montage des boîtes de fer-blanc, l’évolution des techniques rend les savoir-faire ouvriers de plus en plus obsolètes. Et c’est l’introduction des machines à sertir dans la première décennie du 20e siècle qui mettra au rencard à la fois la boîte soudée et celui qui la rendait possible : le ferblantier-boîtier…

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 2 février 2016.

 

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