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Qui était Guy Bézier ? Un jeune ouvrier de dix-neuf ans, caréneur aux chantiers navals nazairiens. Le 28 mai 1956, cet enfant d’une famille nombreuse et modeste, sans engagement politique connu, se rend comme tant d’autres à une manifestation CGT de protestation contre le rappel massif de soldats du contingent en Algérie ; car la « pacification » est une guerre qui ne dit pas son nom…
Très vite, Guy Bézier est arrêté. Son crime ? Avoir entravé la circulation de matériel utilisé pour la défense nationale et détérioré du matériel de transport au service de l'armée. Plus précisément, on l’accuse d’avoir saboté les tuyaux d’une motrice de Micheline transportant des rappelés en gare de Saint-Nazaire. Incarcéré, il est jugé et condamné deux mois plus tard par le Tribunal militaire de Rennes à cinq ans de prison ferme.
L’émotion est grande en Basse-Loire, mais la mise en place immédiate d’un comité de soutien ne peut masquer les réticences de certaines organisations à soutenir le jeune homme. La CGT condamne ainsi le recours individuel à la pratique du sabotage mais se tient en retrait, laissant le soin au Secours populaire français (dont les racines sont communistes) de s'impliquer dans la défense du jeune ouvrier. En fait, au sein de ce comité créé pour arracher Guy Bézier des geôles de la République, ce sont les militants des Auberges de jeunesse, de culture libertaire, et les anarcho-syndicalistes, qui se font le plus entendre et notamment Alexandre Hébert. Le secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique, qui se revendique de l’anarchisme, a toujours défendu les pratiques d’action directe et s’est impliqué dans le combat pour l’indépendance algérienne (il est en lien avec le Mouvement national algérien de Messali Hadj). L'action menée est finalement payante : Guy Bézier est libéré à la fin du mois d’avril 1957… et dès le 2 mai, le voici en uniforme pour y accomplir son service militaire !
Contribution d’Yvon Gourhand (Atelier de recherches historiques de l’Université permanente de Nantes) et du Centre d’histoire du travail. L'Atelier de recherches historiques de l'Université permanente de Nantes a rédigé une brochure sur cette affaire, disponible ici.
Sources :
Presse : La Vérité, La Vérité des Travailleurs, La Commune, L'Ouest syndicaliste, Le Monde Libertaire, La Défense (journal du Secours populaire français).
Le syndicalisme et ses armes (2005), Agone, n°33.
Henri Routhiau, Rappelés et appelés nantais en Algérie, 1956-1957, ARH - UP Nantes, 2015.
Axelle Brodiez, "Le Secours populaire français dans la guerre d'Algérie : mobilisation communiste et tournant identitaire d'une organisation de masse", Vingtième siècle, revue d'histoire, 2006/2, n°90, p. 47-59. [En ligne]
Archives patrimoniales du Secours populaire français (Centre de documentation, Paris).
Archives du Centre d'histoire du travail, fonds Jean-Claude Ménard et fonds Paul Malnoë.
Article initialement publié sur le blog du CHT le 2 septembre 2016.
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