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Saint-Nazaire, 1967 : 4000 femmes manifestent

Le 1er mars 1967, les mensuels (« cols blancs ») de la métallurgie nazairienne entament, pour obtenir des salaires équivalents à ceux pratiqués dans la région parisienne, la plus longue grève de leur histoire. À trois reprises, les femmes leur apportent leur soutien dans la rue. Pour certaines, c'est une première...

 

« Manifester, c'est comme du feu sur ma peau », dira plus tard M., femme au foyer depuis son mariage en 1950 avec un employé de bureau de la métallurgie nazairienne. Elle s'inscrit dans la pratique de cette décennie durant laquelle le taux d'activité des femmes françaises est le plus faible depuis le début du XXe siècle. Et ce particulièrement en région nazairienne, où il demeure inférieur à la moyenne nationale jusqu'au début des années 1980.

 

Son mari est militant CFDT, et durant quelques années, elle participe avec lui aux réunions de l'Action catholique ouvrière (ACO), adhère à l'Association populaire familiale (APF), qui rassemble hommes et surtout femmes militant dans les quartiers populaires afin d'améliorer la vie quotidienne. Néanmoins, elle n'y est pas active, ce n'est pas sa façon d'être, elle y va, dit-elle, « sans conviction ».

 

Le 1er mars 1967, les mensuels de la métallurgie nazairienne entament la plus longue grève de leur histoire ; soixante-trois jours dont le souvenir, pour beaucoup, éclipsera celui de 1968, de par la durée du conflit, son inventivité, les multiples solidarités qu'il suscite, et parce que c'est la première fois que se produit un mouvement de telle ampleur chez les mensuels (techniciens, employés, dessinateurs, agents de maîtrise). En fermant d’autorité les entreprises, sans doute par peur d’occupations des lieux par les grévistes, le patronat permet en fait aux ouvriers (les horaires) de rejoindre la lutte ; là aussi, cette jonction horaires/mensuels est une première dans la ville…

 

Les femmes, « leurs femmes », défilent à trois reprises pour les soutenir, certaines donc, comme M., manifestant pour la première fois. Venues seules ou sous les banderoles des associations de quartier qui les rassemblent, l'APF déjà citée de la mouvance catholique-sociale, l'Union des femmes françaises (UFF) de la mouvance communiste.

 

Elles sont 3000 à 4000 les 21 mars et 1er avril, moins nombreuses le 21 avril mais avec des slogans plus virulents. Les grévistes leur font une haie d'honneur, les applaudissent, reconnaissant ainsi l'action de leurs associations, souvent tenues pour mineures par les syndicats professionnels. L'émotion est à son comble, chez les femmes comme chez les hommes.

 

Il y aura, lors des grèves suivantes, d'autres soutiens de la part des femmes, mais jamais de cette importance, que ce soit pour le nombre de femmes mobilisées ou pour la reconnaissance de l'action de leurs associations, UFF et APF.

 

Contribution de Dominique Loiseau, historienne et sociologue, auteure notamment de Femmes et militantismes (L'Harmattan, 1996) et Marre d'être sages ! (Editions du Centre d'histoire du travail, 2008).

 

Illustrations issues des archives du Centre d'histoire du travail.

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 1er décembre 2017.

 

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