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Anne-Claude Godeau, Charonne 1962

Le 8 février 1962, à Paris, une manifestation contre l’OAS et pour la paix en Algérie est violemment réprimée par la Police. On relèvera neuf morts. Parmi les victimes, une jeune Nantaise : Anne-Claude Godeau.

 

Née dans une famille cégétiste et communiste, elle est l'aînée des cinq filles d'Adrien et Blanche Godeau. Téléphoniste auxiliaire aux PTT en mai 1958 à Nantes, elle adhère à la CGT lors d'une grève, comme l'a relaté une de ses anciennes collègues : « Je faisais le piquet de grève, et elle ne savait pas si, étant auxiliaire, elle devait assurer son service ou si elle restait avec nous ». Elle est restée. Elle est nommée à Paris au Centre des chèques postaux en février 1960.

 

La guerre d'Algérie touche à sa fin mais les terroristes de l'OAS sont très actifs. L'appel syndical unitaire, auquel s'associent PSU, PC, Mouvement de la Paix, est lancé en réaction aux attentats qu’ils commettent et qui visent plusieurs personnalités. L'un d’eux défigure une fillette de 4 ans, Delphine Renard…

 

Avant de manifester, Anne-Claude Godeau écrit à ses parents : « Ce soir je vais à une manifestation à la Bastille, encore interdite ; je me mettrai en tenue sport et, en tournant et retournant par les petites rues, je parviendrai bien à rejoindre un groupe. » Le Préfet de police Maurice Papon a en effet été clair : les policiers devront « faire preuve d'énergie » pour empêcher que les cinq cortèges ne se rejoignent, Place de la Bastille.

 

Au métro Charonne, les manifestants sont au nombre de quatre mille. Une charge violente provoque la débandade, des manifestants cherchent refuge dans le métro mais les grilles fermées de celui-ci leur sont fatales. Anne-Claude Godeau meurt, étouffée par la foule fuyant les Compagnies spéciales d'intervention. Toutes les victimes étaient syndiquées à la CGT et pour la plupart, membre du PCF.

 

Alors que le silence a suivi la répression de la manifestation du FLN du 17 octobre 1961, l’activité mémorielle se met en place très vite pour les victimes de Charonne. Le 13 février, une immense manifestation accompagne au Père-Lachaise, près du mur des fédérés, les dépouilles des victimes parisiennes. Anne-Claude Godeau est enterrée le lendemain au cimetière nantais de la Gaudinière, en présence de 25 000 personnes, selon L'Humanité. Syndicats et partis déposent plusieurs centaines de gerbes et couronnes, le secrétaire de la fédération postale CGT-PTT intervient au nom de toutes les organisations syndicales.


En Loire-Atlantique, les syndicalistes ont tenu à honorer sa mémoire : des militants lui rendent hommage tous les ans, une rue nantaise porte son nom tout comme une salle de la Maison du peuple de Saint-Nazaire. Des « clubs » Anne-Claude Godeau ont été créés à Nantes, Berlin et Moscou. A Paris, une plaque commémorative a été apposée dans la station de métro, et une place à proximité est nommée place du 8 février 1962. A l'entrée du bâtiment des Chèques postaux, une autre plaque honore la mémoire de deux victimes : Anne-Claude Godeau (24 ans) et Jean-Pierre Bernard, dessinateur (30 ans).

 

Contribution de Dominique Loiseau.

 

Sources :

 

Entretien avec Blanche Godeau.

 

Ouest-France et Presse Océan de février 1962.


L'Humanité du 15 février 1962 et du 8 février 2002

 

Alain Dewerpe, Charonne, 8 février 1962, Gallimard, Folio histoire, 2006

 

Josette Boursicot, Il y a 40 ans Charonne, CGT-PTT 44, 2002.


Article initialement publié sur le blog du CHT le 4 avril 2018.

 

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