- Catégorie
- Page d'accueil
Le CHT rassemble et conserve les documents relatifs aux mouvements ouvrier et paysan, et au travail pour constituer un fonds disponible à la fois pour les organisations ouvrières et paysannes et pour toute personne désireuse d'en étudier l'évolution.
Pour en savoir plus sur son histoire.
Centre d'histoire
du travail
Ateliers et Chantiers
de Nantes
2bis, boulevard Léon-Bureau
44200 Nantes
(Tram ligne 1 /
Chantiers Navals)
02 40 08 22 04
contact[at]cht-nantes.org
Horaires d'ouverture
du mardi au vendredi
de 9h à 12h30
de 14h à 17h
Le CHT est ouvert à toutes et tous sur les horaires d'ouverture.
Pour consulter les fonds, il est conseillé de prendre rendez-vous (simple appel ou email).
Vous souhaitez vous abonner à notre lettre d'information bimensuelle ?
La Révolution est à notre porte. Qu’importe si elle a été vaincue en Allemagne par une alliance de la droite et des socialistes modérés, l’espoir d’un changement radical, définitif est dans bien des têtes ; du moins dans celles de nombreux syndicalistes qui entendent en finir avec l’Union sacrée en relançant la lutte des classes. Le 1er-Mai 1919 prend alors une autre dimension…
Le gouvernement Clemenceau le sait : d’un côté, il ne relâche pas la censure et appelle les préfets à surveiller de près ceux qui diffusent « des propos alarmistes et défaitistes » ; de l’autre, il fait adopter en avril 1919 la fameuse loi sur la journée de huit heures, historique revendication portée chaque 1er-Mai depuis trois décennies par le mouvement ouvrier international. Cette concession est-elle de nature à démobiliser la classe ouvrière à la veille du 1er-Mai ? Non. A Nantes, c’est dans le calme qu’une foule impressionnante bat le pavé. Le chômage est total dans les administrations, les ateliers, les chantiers, les hôtels, les restaurants ; les tramways ne circulent pas. Bannières et pancartes sont de sorties : « On les aura les huit heures – Vive l’Internationale ! » ; « Liberté de réunion ! » ; « Le prolétariat en marche à la conquête des idées de Jaurès ! » ; « Contre l’intervention en Russie ! » ; « Démobilisez ! » ; « Amnistie générale ! » ; « La paix immédiate ! »…
Ils sont environ douze mille à parcourir les rues du centre-ville pour se rendre sur le cours Saint-André, lieu de la dislocation. Puis, sans le moindre incident, « les groupes regagnent leurs sièges en chantant L’Internationale » (L’Ouest-Eclair).
À Saint-Nazaire, deux mille cinq cents personnes ont « fredonné » également L’Internationale, si l’on en croit le commissaire, dont un groupe d’employés des postes ayant bravé les directives ministérielles. Le chômage fut général à Basse-Indre, La Montagne ou encore Indret, mais très partiel à Châteaubriant où seuls cheminots et postiers croisèrent les bras. Sans doute soulagé, le préfet de Loire-Inférieure peut télégraphier le lendemain au ministre de l’Intérieur ces quelques mots : « Chômage dans toutes les industries. Manifestations dans le calme.»
Un calme que n’a pas connu Paris où la manifestation avait été interdite par le « premier flic de France ». Là, des affrontements violents ont opposé manifestants et forces de l’ordre, faisant deux morts et sept cents blessés. Assurément, l’Union sacrée n’est plus.
Source :
Michel Tacet, "Debout, camarades !" Les 1er-Mai en Loire-Atlantique (1890-2002), Editions du CHT, 2018.
Article initialement publié sur le blog du CHT le 14 mai 2019.
Retour | Haut |
Accès pro. |
© 2006-2023 - Propulsé par Bokeh
|