Bourse du travail de Nantes, 1898 : quand la mairie se désole
En 1898, il revient à la Ville de Nantes d’accueillir le congrès de l’Association française pour l’avancement des sciences, société savante fondée en 1872 par d’illustres scientifiques dont Claude Bernard et Paul Broca, célèbre pour ses travaux sur la forme des crânes et le poids des cerveaux humains qui apportaient la preuve, évidemment scientifique*, de la supériorité de l’homme sur la femme, et de l’homme blanc sur les peuples de couleur…
La Ville de Nantes, épaulée par le Conseil général et la Chambre de commerce, publient alors à leur intention un livre imposant en deux volumes, intitulé « La Ville de Nantes et la Loire-Inférieure ». Dans le tome premier (489 pages !), le seul dont le CHT dispose**, les auteurs y présentent les institutions majeures de la ville, les lycées comme les bibliothèques ou les services d’archives. Ils consacrent également quelques dizaines de pages aux services publics et aux institutions de prévoyance et de mutualité, parmi lesquelles ils ont glissé la Bourse du travail de Nantes, dont la fonction d’« office du travail » (autrement dit d’agence pour l’emploi) est saluée par les auteurs. Mais, vous le constaterez bien vite, c’est bien la seule chose qui trouve grâce à leurs yeux…
Notes :
* Ces théories pseudo-scientifiques séviront encore quelques décennies. Depuis 1945, le racisme est entré dans une autre phase dans laquelle la "culture" a remplacé le "biologique". Quant au sexisme, l'actualité nous rappelle trop souvent sa persistance dans bien des domaines et comportements.
** Nous remercions M. Henri Poulain de nous avoir fait don de son exemplaire. M. Poulain a pour lointain aïeul un bourrelier vertavien, Théodore Bureau, dont le livret ouvrier nous sert à animer des ateliers pédagogiques.
Article initialement publié sur le blog du CHT le 17 novembre 2020.
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