- Catégorie
- Page d'accueil
Le CHT rassemble et conserve les documents relatifs aux mouvements ouvrier et paysan, et au travail pour constituer un fonds disponible à la fois pour les organisations ouvrières et paysannes et pour toute personne désireuse d'en étudier l'évolution.
Pour en savoir plus sur son histoire.
Centre d'histoire
du travail
Ateliers et Chantiers
de Nantes
2bis, boulevard Léon-Bureau
44200 Nantes
(Tram ligne 1 /
Chantiers Navals)
02 40 08 22 04
contact[at]cht-nantes.org
Horaires d'ouverture
du mardi au vendredi
de 9h à 12h30
de 14h à 17h
Le CHT est ouvert à toutes et tous sur les horaires d'ouverture.
Pour consulter les fonds, il est conseillé de prendre rendez-vous (simple appel ou email).
Vous souhaitez vous abonner à notre lettre d'information bimensuelle ?
Ce 16 avril 1934, les Salons Mauduit s’apprêtent à accueillir une réunion privée des Jeunesses patriotes (JP) dont l’orateur vedette sera Philippe Henriot, la future « voix de la Collaboration ». Mais la gauche nantaise ne l’entend pas de cette oreille, car l’émeute parisienne du 6 février est dans toutes les têtes…
Député de la Gironde et fervent admirateur du Duce, Henriot est alors en plein tour de France, multipliant les meetings pour y conspuer le parlementarisme, les communistes et autres « judéo-maçons ». Le meeting, interdit par le préfet Mathivet mais autorisé par le ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, verra intervenir également le député monarchiste local Jean Le Cour Grandmaison, le vice-président des JP, Henri Provost de la Fardinière, ainsi que Noël Pinelli, vice-président du Conseil municipal de Paris, trois « apprentis dictateurs » selon Le Populaire de Nantes. Le journal de Gaston Veil indique qu’à l’occasion d’un meeting organisé par le Groupement de défense de la démocratie, syndicats et organisations de gauche non communistes ont décidé de barrer l’accès à la salle aux JP et autres Camelots du roi. Ils tiennent promesse.
De sérieuses bagarres éclatent alors entre contre-manifestants et fascistes auxquels se mêlent les gardes mobiles à cheval dépêchés là pour libérer la rue. On relève quelques blessés, notamment des JP puisque deux de leurs militants sont hospitalisés. Affrontements violents donc, peut-être dus à la présence, selon Le Populaire, de deux cents membres des « troupes d’assaut », armés de cannes plombées et matraques, et chargés de protéger Henriot ; information aussitôt démentie par les organisateurs !
La contre-manifestation est une réussite car seul un petit nombre de fascistes sont parvenus à gagner les salons Mauduit en passant par un passage privé, tandis que d’autres, qui en furent empêchés, se vengent en détruisant les vitres du siège d’une loge maçonnique, rue Jean-Jaurès.
Cette soirée mouvementée souligne à la fois la force des ligues d’extrême-droite et celle de l’antifascisme populaire, même si pour ce 16 avril, seules les réformistes se sont mobilisées. Mais le 1er mai 1934, pour la première fois depuis 1922 et la scission syndicale, c’est unis que CGT (réformiste) et CGTU (communiste) défileront dans les rues de Nantes. Le temps du « front populaire » est venu…
Contribution d'Yvon Gourhand.
Sources :
Presse : Le Populaire, Le Travailleur de l’Ouest, L’Écho de la Loire, L’Espérance du Peuple, L’Ami de la Vérité, L’Humanité, Ouest-Éclair.
Romain Ducoulombier, « "Le 6 février 1934 n’est nullement un coup d’État fasciste". Une interview de l’historien Olivier Dard », ANR PAPRIK@2F, 6 février 2014. [En ligne] http://anrpaprika.hypotheses.org/1654 [consulté le 01/06/2021].
Article initialement publié sur le blog du CHT le 1er juin 2021.
Retour | Haut |
Accès pro. |
© 2006-2023 - Propulsé par Bokeh
|