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"Se concilier, si faire se pouvait".

Episode 1 : l'Affaire Paul Couillon

Certes, nul n’est responsable de son nom de famille. Mais lorsqu’on s’appelle Couillon, Paul de son prénom, il est préférable de ne pas prêter davantage à rire…

 

Nous sommes en juin 1914 au tribunal des prudhommes de Nantes. À gauche se tient Paul Couillon, il y a peu receveur pour le compte de la Compagnie des tramways de Nantes. À droite, Monsieur Perbosc, chef du contentieux de ladite compagnie.

 

Paul Couillon a été licencié et réclame réparation sous la forme du versement d’une semaine de salaire et d’une indemnité de congédiement, soit un peu plus de 63 F. La compagnie se refuse à verser l’indemnité réclamée et s’en explique. Elle indique que son ancien receveur a accumulé en un mois et demi plus de 83 F de déficit, somme très conséquente, et qu’il a été puni à deux reprises pour ces déficits qu’il n’a pu expliquer ; et c’est d’ailleurs un nouveau problème de comptabilité qui a provoqué son licenciement. De plus, il s’est permis à plusieurs reprises, au grand dam du conducteur, de toucher aux « appareils de manœuvre », perturbant ainsi le service au risque de provoquer un accident. Bref, outre son peu de moralité, Paul Couillon est un danger public ! Pour tout cela, la compagnie réclame  350 F de dommages et intérêts.

 

En réalité les déficits successifs s’expliquent fort bien et Paul Couillon l’admet : il se servait tout simplement dans la caisse. Nous pourrions donc nous attendre, après un tel aveu, à ce que le tribunal des prudhommes se montre sévère avec le requérant : avouons-le, quand un voleur se plaint d’avoir été floué, il a peu de chances d’être entendu ! Curieusement, il n’en est rien. Tout d’abord le tribunal note que les déficits successifs ont été comblés par un prélèvement sur le salaire versé. Ensuite, comme cette situation anormale a duré vingt-six jours, le tribunal considère que la compagnie « n’attachait pas aux déficits une importance exagérée. » Enfin, il remarque que Paul Couillon n’a causé aucun préjudice à la compagnie en « coupant le courant » de la machine, même si l’acte en lui-même est évidemment fort répréhensible.

 

Paul Couillon s’en tire donc bien. Il échappe aux dommages et intérêts, percevra 30 F d’indemnité de salaires mais est condamné aux « frais liquidés et taxés à 1,15 F aux frais envers le trésor en tous les dépens ».

 

Source :

 

Archives départementales de Loire-Atlantique, 5 U 1, Conseil de prudhommes de Nantes (1914).

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 1er septembre 2021.

 

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