- Catégorie
- Page d'accueil
Le CHT rassemble et conserve les documents relatifs aux mouvements ouvrier et paysan, et au travail pour constituer un fonds disponible à la fois pour les organisations ouvrières et paysannes et pour toute personne désireuse d'en étudier l'évolution.
Pour en savoir plus sur son histoire.
Centre d'histoire
du travail
Ateliers et Chantiers
de Nantes
2bis, boulevard Léon-Bureau
44200 Nantes
(Tram ligne 1 /
Chantiers Navals)
02 40 08 22 04
contact[at]cht-nantes.org
Horaires d'ouverture
du mardi au vendredi
de 9h à 12h30
de 14h à 17h
Le CHT est ouvert à toutes et tous sur les horaires d'ouverture.
Pour consulter les fonds, il est conseillé de prendre rendez-vous (simple appel ou email).
Vous souhaitez vous abonner à notre lettre d'information bimensuelle ?
Depuis le 16 février, les ouvriers du bâtiment de la région nantaise sont en grève. Le 26 avril, au 65e jour de grève, des incidents éclatent rue du Breil devant les locaux professionnels du président de l’Union ligérienne des entrepreneurs du bâtiment. Le maire socialiste Auguste Pageot interdit alors toute manifestation sur la voie publique…
Depuis trois mois, rien n’y fait. Meetings imposants (35 000 personnes, le 25 mars) et manifestations de soutien se succèdent sans que les grévistes ne parviennent à faire céder le patronat. Le 26 avril, en dépit des appels au calme du comité de grève, des manifestants investissent la cour intérieure de l'entreprise, caillassent les bureaux, malmènent le président Bernard et s'en prennent à sa voiture.
Le lendemain, 27 avril, les relations sont pour le moins difficiles entre les responsables syndicaux qui appellent au calme et de nombreux grévistes qui, en dépit de l’arrêté municipal, ont bien l’intention de manifester, et de se rendre en particulier devant l’entreprise Le Guillou, celle du président de la chambre patronale du BTP, la présence en masse de gardes républicains ne les rebutant nullement.
Ils s’opposent au délégué de la Fédération du bâtiment, Roger Douence, qui finit par déclarer en désespoir de cause : « Si le sang coule, le gouvernement de Front populaire est par terre… ». Seul le secrétaire de l’union locale CGT, Gabriel Goudy, parvient à leur faire entendre raison en évoquant la tragique éventualité « d’aller conduire des morts au cimetière » alors qu’une issue négociée semble proche. Goudy ne s’est pas trompé et, par l’entreprise du ministère et d’un médiateur, un accord est trouvé et approuvé des deux parties. Le travail reprend le 3 mai au terme de 74 jours de grève.
Ce long conflit social met en lumière à la fois l’intransigeance retrouvée du patronat bousculé par le printemps 1936 et les difficultés rencontrées par la gauche réformiste ; en attestent l’attitude du député et maire de Nantes, Auguste Pageot, qui interdit la manifestation ouvrière du 27 avril, et la reproduction trois jours plus tard par Le Travailleur de l’Ouest d’un article du Populaire de Paris, dénonçant les « pratiques intolérables » causées le 26 à Nantes par des « éléments troubles » (communistes ou trotskystes ?). Il s’agit pour les socialistes locaux de soutenir Léon Blum qui a annoncé une « pause » dans les réformes et cherche à rassurer les radicaux et les milieux d’affaires.
![]() |
![]() |
Sources :
Presse locale, régionale et nationale : Le Travailleur de l’Ouest, L’Ouest-Éclair, Le Populaire de Nantes, Le Populaire de Paris.
Le Gall, Erwan. "Le Front populaire et l’interdiction de manifester", En Envor. En ligne. Consulté le 31/01/2022.
Bruhat, Jean, Il n'est jamais trop tard, Paris, Albin Michel, 1983.
Vigreux, Jean, « L’année 1937 : prolonger et enrichir l’œuvre du Front populaire », Les Cahiers de l’Institut, n°63, 4e trim. 2017, IHS CGT Cheminots, p. 9-13.
Article initialement publié sur le blog du CHT le 1er février 2022.
Retour | Haut |
Accès pro. |
© 2006-2023 - Propulsé par Bokeh
|