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Nantes, 1935 : naissance d'un syndicalisme hospitalier

Quinze années séparent la création d’une Amicale du personnel (masculin!) de celle d’une section adhérente au syndicat départemental des services publics CGT. La date choisie est des plus symboliques : le 1er mai 1935.

 

Une première tentative avait échoué en 1928, la majorité des amicalistes refusant de rejoindre la CGT. Rien de tel en 1935. Sous l’impulsion d’Alexandre Chatellier et Victor Leclève [1], les hospitaliers franchissent enfin le pas en créant une section ouverte aux deux sexes. Désormais, ils porteront eux-mêmes leurs revendications, alors qu’auparavant le travail revendicatif était essentiellement délégué au syndicat CGT des municipaux. Dans un univers aussi hostile que l’hôpital d’alors (hiérarchie pesante, poids de l’église...), le syndicat affiche la couleur : il entend être un partenaire social loyal et soucieux du bien commun.

 

L’année suivante, deux autres structures apparaissent : l’une s’affilie à la CFTC, l’autre se qualifie d’autonome. L’ambiance n’est pas à l’unité d’action. La CGT dénonce auprès du personnel soignant le manque de résultats concrets obtenus par la centrale chrétienne à laquelle ce même personnel, dit-elle, a été forcé d’adhérer sous peine de renvoi. Ne sont-ce pas les religieuses de la congrégation des Filles de la Sagesse qui ont la main sur les recrutements ? Cela oblige la direction des Hospices a réaffirmer officiellement que les infirmières doivent choisir leur syndicat en toute liberté, sans subir de pression… 

 

Le mouvement social du printemps 1936 qui se conclut par la signature des accords de Matignon est un point d’appui fondamental pour le jeune syndicat « rouge ». Il lui permet de hausser le ton, de s’affirmer. Outre que la grève générale prouve que la lutte peut payer, elle lui offre l’opportunité de dénoncer les conditions de travail auxquelles sont soumis les hospitaliers : temps de travail quotidien supérieur à douze heures, renvoi systématique des infirmières qui se marient, absence de repos des veilleurs et veilleuses de nuit, enfermement des filles de salles, etc.

 

Si le syndicat parvient grâce à sa pugnacité à hausser le niveau des salaires et améliorer les conditions de travail, une chose résiste farouchement au temps et demeure inscrite dans le statut du personnel adopté en 1936 : l’inégalité salariale entre hommes et femmes. Alors qu’un infirmier « aux aliénés agités » gagne 5184 F par an, son alter égo féminin n’est rémunérée que 3450 F, soit un tiers de moins…

 

Contribution d'Yvon Gourhand.

 

[1] Le premier sera secrétaire de la section de l’Hôtel-Dieu et le second, secrétaire de celle de l’hôpital Saint-Jacques.

 

Sources :

 

Louis Gourbil et Maurice Savariau, « Le syndicalisme hospitalier nantais de la fin du XIXe siècle à 1968 », L’Hospitalier Nantais, n°37, 1997.

 

C. Audureau, « Souvenirs d’anciens », L’Hospitalier Nantais, n°18, 1987.

 

https://maitron.fr/spip.php?article116900, notice Victor Leclève par Claude Geslin, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 2 mai 2022.

 

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