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1920 : paroles d'un révoqué angevin

Les grèves de 1920 constituent un moment-clé pour le mouvement ouvrier français sous la troisième République, et une expérience fondatrice pour une nouvelle génération de militants, tel l’Angevin François Bonnaud.

 

Sorti meurtri et révolté de la Première Guerre mondiale, François Bonnaud (1896-1981), qui œuvre pour le compte de la Compagnie Paris-Orléans depuis février 1919, ne tarde pas à s’impliquer dans le combat social. Membre du syndicat des cheminots, il est aussi secrétaire du groupe de Saint-Laud du Parti socialiste SFIO où, avec Maurice Faivre, « un brave cœur à la volonté farouche et au tempérament libertaire », il y défend la Révolution russe et l’adhésion à la Troisième Internationale.

 

Pour lui, la Révolution sociale est à l’ordre du jour. Pour preuve, en février 1920, « à la suite d’un refus de congés pour le délégué syndical du PLM (Paris-Lyon-Marseille) dans l’exercice de ses fonctions, une grève éclate aux chemins de fer. Elle dure quelques jours seulement mais le nombre des grévistes est de l’ordre de 95 %. » Mais si « le peuple de France, à l’exemple des Russes, est ou semble prêt » pour le Grand Soir, qu’en est-il de la direction confédérale de la CGT, celle-là même qui en 1914 a « trahi » en se ralliant à l’Union sacrée ?

 

La grève générale illimitée lancée le Premier Mai 1920 par la fédération des cheminots CGT est un échec. Les grévistes font face à deux adversaires : la majorité confédérale qui refuse de s’impliquer totalement dans le combat ; le gouvernement qui, « pour faire peur aux travailleurs, a arrêté préventivement et sous l’inculpation de complot les militants les plus en vue et surtout les plus actifs : les minoritaires, les révolutionnaires de la Fédération des cheminots et de la CGT. »

 

François Bonnaud se souvient : « Le 1er mai 1920, avec de nombreux camarades, je fais grève, mais alors qu’en février, j’avais entraîné mes douze collègues du bureau, cette fois-ci, je suis seul. Dès le 5 je reçois une lettre m’enjoignant de reprendre le travail et le 8, jour de mon anniversaire, je suis révoqué ainsi que Maurice Faivre, le père Moreau, et d’autres membres de la commission administrative du syndicat. Faisant partie du comité de grève, je me rends à plusieurs reprises à des réunions de propagande et de jonction avec d’autres syndicats. Afin de ne pas donner l’éveil, je rencontre les délégués de La Flèche à Durtal, ceux de Saumur à la Ménitré, ceux de Cholet à Chemillé… Mais au bout de 24 jours de grève, nous sommes battus. A Angers, nous sommes 36 sur le pavé, révoqués à cause de la grève. »

 

L’échec de cette vague de grèves accélère le processus de décomposition de la CGT et en 1922, François Bonnaud et Maurice Faivre comptent parmi les artisans de la création d’une organisation concurrente : la CGT Unitaire (Unitaire).

 

Source :

 

François Bonnaud, Carnets de luttes d’un anarcho-syndicaliste (1896-1945), Editions du Centre d’histoire du travail, 2008.

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 15 décembre 2015.

 

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