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1910 : "La machine tue le bras !"

Dans les années 1810, de l’autre côté de la Manche, des tisserands anglais brisaient les machines à tisser qui, d’artisans, les transformaient en chômeurs ou en prolétaires ; seule la répression vînt à bout de ces luddites. Un siècle plus tard, de septembre à décembre 1910, dans le Choletais, ce sont les tisserands à la main, les tisseurs et ouvrières à domicile ou en usines sur les bords de Sèvre, Maine-et-Loire et Vendée qui s’organisent pour lutter contre la dégradation de leurs conditions de travail.

 

Outre la revalorisation du tarif, comme en 1888 et 1904, et la baisse du temps de travail, les grévistes s’opposent à la conduite simultanée des métiers (4 métiers chaîne-coton ou 2 métiers chaîne-fil par tisseur) exigée par le patronat pour faire face à la concurrence. La colère est si forte qu’elle unit la Chambre syndicale des ouvriers tisserands (CGT) et les Prévoyants du syndicat "jaune", dans un même comité de grève. Le Syndicat patronal des industries textiles du rayon de Cholet cherche alors à diviser le mouvement en proposant des négociations par atelier, voire en pratiquant le lock-out fin octobre et en congédiant le personnel. Malgré les tentatives de médiation des pouvoirs publics, les tensions entre grévistes, la misère qui s’installe dans les foyers, la grève tient. Pour preuve, on dénombre 12 000 grévistes dont un grand nombre de femmes, à la mi-octobre. La grève est dure, radicale, et certains attribuent cette « propension au désordre » aux ouvrières ! On arrête Marie Barbarit, confectionneuse, pour avoir giflé une piqueuse non gréviste, tandis que les amendes pour entraves à la liberté du travail pleuvent… Ironiquement, ce sont les grévistes qui demandent le 7 octobre «500 nouveaux gendarmes pour leur permettre de circuler librement (…) et le cas échéant les protéger contre les brutalités des gendarmes et policiers à la disposition de Messieurs les Patrons »!

 

Mais l’échec est au bout de cette grève défensive. La reprise est décidée à partir du 4 décembre. Ni les tisserands espérant une augmentation par douzaine de mouchoirs, ni les tisseurs sur la conduite simultanée des métiers, la reconnaissance des syndicats dans les négociations ou le tarif uniforme dans tous les ateliers, n’obtiennent satisfaction. Les syndicats accusent le coup, enregistrant démissions, dissensions voire disparition des sections rurales. Ce n’est qu’à la veille de la Première Guerre mondiale qu’ils parviendront à se réorganiser.

 

Cette grève de 1910 dans ce que le journal Le Socialiste appelait « La  Vendée ouvrière » en 1887, signe de fait « la fin de la fabrique choletaise, celle des solidarités de métier entre la cave et l’atelier et l’arrivée à maturité du système usinier de production » (J.-J. Chevalier).

 

Contribution de Florence Regourd (CDHMOT).

 

Sources :

 

Jean-Joseph Chevalier, "Le machinisme plus pressé que la mort : la dernière grève des tisserands et tisseurs choletais (21 septembre-6 décembre 1910)", Archives d’Anjou, n°17, 2014.


Maurice Poperen, Un siècle de luttes chez les tisserands des Mauges, Angers, 1974.


Florence Regourd, La Vendée ouvrière, Le Cercle d’Or, 1981. (La grève de 1910 dans la partie vendéenne du rayon de Cholet, p.38).


Dictionnaire Biographique du Mouvement Ouvrier Mouvement Social (Maitron) pour les responsables syndicaux (Jules Allard 1846-1931 et Blog CHT), et sur  Charles Arandel : J-J. Chevalier, « Charles Arandel (1859-1916), syndicaliste et socialiste », De fil en aiguille, Revue des Amis du Musée du Textile Choletais, n° 38, avril 2014.

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 4 avril 2017.

 

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