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Janvier 1917 : les voeux pacifistes des époux Bouët

Louis et Gabrielle Bouët figurent parmi les pionniers du syndicalisme enseignant. En 1905, ils participèrent à la création du Syndicat des instituteurs et institutrices laïques du Maine-et-Loire, à une époque où les fonctionnaires n’avaient pas le droit de se syndiquer, et à celle de la Fédération nationale des syndicats d’instituteurs (FNSI) où ils jouèrent à plusieurs reprises un rôle déterminant.

 

Ils furent de ceux qui, en 1914, refusèrent de se rallier à l’Union sacrée et contribuèrent l’année suivante à faire adopter par la FNSI une orientation résolument pacifiste à laquelle elle devait rester fidèle pendant tout le conflit. En janvier 1917, ils adressèrent le texte suivant à leurs camarades syndiqué(e)s :

 

"Chers camarades, chaque jour qui s’écoule cause la perte de milliers des nôtres, car ils sont les nôtres, n’en doutez pas, ceux qui tombent sur tous les champs de bataille ; chaque jour qui s’écoule amène de nouvelles ruines, de nouvelles souffrances pour la classe ouvrière qui se trouve partout réduite à la plus noire misère, et nous hésiterions à nous dresser contre la guerre, contre la folie des dirigeants, contre la barbarie, contre la pourriture, contre le mensonge, contre la tyrannies, contre le mensonge suprême !... Des difficultés qui paraissent insurmontables nous font peur : nous sommes si petits, si petits ! Nous nous croyons impuissants. Dans tous les pays, il existe pourtant des hommes de bonne volonté, et qui donnent de beaux exemples comme Liebknecht et Adler, comme ceux qui sont allés à Zimmerwald et à Kienthal et qui ne cessent dans leurs milieux d’agir en faveur de paix jusqu’au jour où on les emprisonne. Nous devons joindre résolument nos efforts aux leurs. Et le nombre des hommes de bonne volonté grandira, deviendra imposant et il finira par l’emporter sur les hommes de proie, ou c’en sera fait de l’humanité.

 

Il faut avant tout, camarades, exprimer notre mépris, exhaler notre haine de ceux des nôtres qui sont passés avec armes et bagages dans les camps gouvernementaux. La classe avait mis sa confiance en eux ; ils étaient ses mandataires, et ils l’ont odieusement trahie dans les circonstances les plus tragiques. La classe ouvrière doit les vomir. Ces individus étaient avec nous, avant la guerre, pour dénoncer et combattre les dirigeants qui menaient les peuples aux abîmes.

 

Aujourd’hui, ils font cause commune avec ces mêmes dirigeants, tout en continuant à se réclamer du socialisme et des travailleurs ; et s’étant mis eux-mêmes soigneusement à l’abri, ils prêchent la continuation du massacre, ils exaltent la tuerie, ils envoient les autres à la mort, et ils veulent continuer ainsi jusqu’au bout, sans savoir quel sera ce bout, et malgré l’incapacité de nos maîtres de l’heure. Il faut balayer ces renégats, épurer le socialisme qui sera international ou ne sera plus.  

 

Voilà, camarades, la besogne pressante. Pas une minute, nous n’avons cessé, pour notre part, de nous y consacrer dans la mesure de nos forces. Nous croyons avoir le droit de dire à ceux qui sont demeurés consciencieux : aidez-nous, aidons-nous tous. Nous profiterons du mécontentement, de la lassitude et des malheurs de la masse pour l’amener à nous, et nous vaincrons. Nous aurons du moins fait le possible, tout le possible pour sauver l’humanité de l’irréparable ruine.

 

Fraternel salut
G. et L. Bouët "

 

Contribution de Loïc Le Bars.
 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 1er juin 2017.

 

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