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Angers « la belle endormie », son château, son fleuve, ses rives paisibles, que sais-je encore… On en oublierait presque que la capitale du Maine-et-Loire fut une terre d’élection pour le syndicalisme révolutionnaire qui lui apporta des militants d’envergure comme Ludovic Ménard et André Bahonneau. En mai-juin 1968, Angers ne se tînt donc pas en retrait du mouvement social…
Combien étaient-ils ce 8 mai 1968 à défiler ? Près de dix mille, soit autant qu’à Nantes, la puissante voisine. Là-bas comme ici, et ailleurs dans l’Ouest, on manifeste pour le développement industriel de ce grand Ouest agricole en pleine mutation. Les Angevins sont inquiets. Certes, le chômage n’est pas encore un problème de premier plan, mais ils pressentent que les temps changent, que les possibilités de s’insérer sur place s’amenuisent. Une preuve : la célèbre filature Bessonneau, née au début du siècle, honorée par certains pour sa politique sociale fort paternaliste, n’a-t-elle pas fermée ses portes en 1966 ? Et quand on trouve un emploi, quelle est sa nature ? Car le département est une terre d’élections pour les emplois peu qualifiés, mal rémunérés… donc peu attractifs. Les femmes de la Thomson, soumises à la chaîne et aux cadences infernales, peuvent en témoigner.
Le 9 mai, ce sont les étudiants (quelques centaines sur un effectif de cinq mille) qui font entendre leurs voix, en soutien à leurs coreligionnaires parisiens. D’où viennent-ils ? De l’Université catholique de l’Ouest (la « Catho », comme on l’appelle) ou des facultés d’Etat si peu développés ? Allez savoir…
La suite ? On manifeste en masse le 13 mai contre la répression policière tout comme le 24, avec les paysans. Mais aussi le 30, à l’appel du… général de Gaulle et du Comité angevin de défense de la République. En riposte, le lendemain et encore le 4 juin, des milliers de travailleurs descendent dans la rue, conspuant le pouvoir gaulliste. Ultime baroud d’honneur car l’heure est à la reprise. La grève générale et ses occupations de lieux de labeur (gares et centraux téléphoniques, usines et banques, grands magasins et dépôts d’essence) appartiendront bientôt au passé. A la mi-juin, la grève s’éteint du côté de Thomson et de la Cégédur.
Angers, « ville bourgeoise », dont le théâtre municipal fut transformé en « maison du peuple » à la fin mai, venait de vivre sa grève la plus longue et la plus générale de son histoire.
Sources :
Jacques Maillard (sous la direction de), Angers - Vingtième siècle, Ville d'Angers, 2000.
Article initialement publié sur le blog du CHT le 1er juin 2018.
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