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Joseph Rey (1779-1855) et Grégoire Bordillon (1803-1867), le premier, magistrat, le second, avocat incarnent parfaitement cette petite bourgeoisie intellectuelle qui, sous la Monarchie de juillet, se piquent d’idées nouvelles et séditieuses, et rêvent d’harmonie sociale.
C’est un ancien proscrit qui débarque un jour de 1830 dans la bonne ville d’Angers. Condamné à mort, obligé de fuir outre-Manche, le républicain Joseph Rey a mûri durant ses six années d’exil. En Angleterre, il a fait la connaissance des théories de Robert Owen. Réintégré dans la magistrature comme président du tribunal civil d’Angers, il rédige les statuts d’une société coopérative et c’est lui qui lance sur le marché culturel français le terme de la coopération, de la coopérative.
Au cours de son séjour à Angers, Joseph Rey participe à la diffusion de la doctrine saint-simonienne, au point d’en être considéré comme le principal propagandiste dans le département… avant d’orienter ses réflexions vers d’autres réformateurs sociaux comme Fourier et Cabet.
Durant une décennie, il sera ainsi l’une des figures marquantes du républicanisme angevin, notamment pour la jeunesse locale. C’est le cas de Grégoire Bordillon, de vingt ans son cadet, acquis au saint-simonisme, qui, au lendemain de la Révolution de 1848 assurera la charge de commissaire du gouvernement provisoire de la République dans le Maine-et-Loire.
Bien que l’Anjou ne soit guère un territoire ouvert aux idées nouvelles, Bordillon exerce une certaine influence aussi bien auprès des petits commerçants que des ouvriers ardoisiers. Cela a le don d’irriter les pouvoirs publics et les actionnaires du Journal de Maine-et-Loire, lui reprochent d’utiliser les colonnes du journal à des fins de propagande saint-simonienne. D’ailleurs les préfets de la Sarthe, du Maine-et-Loire et de la Loire-Inférieure surveillent attentivement la berline de Bordillon qui est utilisé pour faciliter les relations épistolaires entre républicains de l’Ouest (dont le Nantais Ange Guépin), et le convoyage d’articles destinés à la presse.
La presse ? Pour cette génération d’intellectuels, elle est un outil indispensable dans la propagation des idées nouvelles, comme le soulignera un dénommé Chaperon, ingénieur polytechnicien et saint-simonien, dans un courrier du 22 juillet 1832 intercepté par la Police : « Il faut qu’il y est des saint-simoniens […] surtout dans les journaux, ce premier pouvoir du siècle, cette nourriture de tous pour tant de milliers d’hommes qui s’en assimilent peu à peu la substance [1].
Contribution de Robert Gautier.
[1] Archives départementales du Maine-et-Loire : 1M 6/32 le 3 mars 1833. Le préfet du Maine-et-Loire confirme ses craintes à son confrère de la Sarthe.
Article initialement publié sur le blog du CHT le 3 juin 2019.
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