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Angers, mars 1925 : l'anarchiste et le général

Ce 8 mars 1925, la droite catholique entendait marteler le pavé angevin sans encombre pour dénoncer l’anticléricalisme du nouveau gouvernement. Il revenait aux communistes et anarchistes de faire entendre un autre son de cloche…

 

L’arrivée au pouvoir, au printemps 1924, du Cartel des gauches (alliance des radicaux et des socialistes), réveille la droite catholique et réactionnaire. Outre la suppression de l’ambassade au Vatican, le président du conseil, Édouard Herriot, entend appliquer les lois laïques en Alsace-Lorraine (de retour dans le giron national mais toujours sous le Concordat), et expulser les congrégations non autorisées, revenues en France à l’occasion de la Première Guerre mondiale.

 

La mobilisation, immédiate en Alsace-Lorraine à l’initiative de l’évêque de Strasbourg, gagne rapidement l’Ouest de la France. Avec l’appui de l’épiscopat, une Fédération nationale catholique voit le jour, sous la houlette du général de Castelnau, héros de la Grande Guerre, président de la Ligue des patriotes. Elle réunit rapidement plus de 2 millions d’adhérents !

 

À Nantes, le 1er mars 1925, ce ne sont pas moins de 80 000 hommes – et ceci exclusivement [1]- qui défilent après une grande réunion. Bis repetita à Angers, le 8 mars, où le meeting est aussi suivi d’une procession-défilé, réunissant de 40 à 50 000 participants. L’orateur-vedette n’est autre que le général de Castelnau. Les communistes et leurs alliés syndicalistes de la CGTU ne pouvaient laisser faire sans réagir. Réagir, non pas pour défendre l’anticléricalisme des radicaux (cet « arbre cachant la forêt du social ») mais pour dénoncer le danger « cléricalo-fasciste » et le retour de la chouannerie. Après un meeting, ils tentent, malgré leur faible nombre et en dépit de la police et de la troupe mobilisées pour l’occasion, de perturber le défilé des cléricaux, s’attirant les louanges de L’Humanité et les critiques de la presse catholique et conservatrice[2]. Un anarcho-syndicaliste, François Bonnaud, se fait l’écho de l’événement, donnant une version légèrement différente de celle du journal communiste. S’il confirme l’affrontement avec les gendarmes et les hussards, il déplore l’ordre de dispersion des organisateurs de la contre-manifestation, dénonçant « la trahison de ceux qui font chaque jour profession de verbalisme révolutionnaire », selon la rhétorique de l’époque [3].

 

Contribution d'Yvon Gourhand.

 

[1] Femmes et enfants sont priés de se contenter du rôle de spectateurs… ou de rester à la maison.

[2] « Castelnau concentre ses troupes à Angers. Les gendarmes d’Herriot au service du fascisme », L’Humanité du 10  mars 1925 ; « La contre-manifestation catholique », Le Petit Courrier (Angers) du 9 mars 1925.

[3] François BONNAUD, Carnet de luttes d’un anarcho-syndicaliste (1896-1945). Du Maine-et-Loire à Moscou, Nantes, éd. du CHT, 2008, pp. 70-71. Selon l’auteur, alors que lui-même et ses camarades anarchistes allaient atteindre, en dépit des forces de l’ordre, la « manifestation Castelnau », les organisateurs auraient donné l’ordre de dispersion.

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 16 septembre 2019.

 

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