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En 1851, Napoléon III met un terme à l'expérience chaotique de la Deuxième République en se présentant comme l'homme providentiel qui ne fait pas partie de « la famille des idéologues » et n'est pas un rêveur comme les « réformateurs prétendus. » Il est proche du peuple et de ses aspirations. Les tisserands choletais le prennent aux mots…
En septembre 1865, les tisserands choletais entrent en lutte. Ce que les blanchisseurs ont gagné en se croisant les bras, ils peuvent l’obtenir également. Cette situation déplaît fortement au maréchal commandant de région qui regrette cette « tendance, chez presque tous les corps d’État, à s’associer pour faire la loi aux patrons et exiger des augmentations de salaires souvent injustifiées » ! Mais le malheureux doit s’y faire : la grève n’étant plus un délit en elle-même depuis le vote de la loi du 25 mai 1864, il lui faudra innover pour calmer les ardeurs ouvrières. De son côté, le sous-préfet avoue que les salaires des tisserands sont faibles et les patrons si fermés à la discussion que la situation risque de dégénérer. Au bout de quelques jours pourtant, les patrons cèdent… ou plutôt font mine de céder. Ils augmentent les salaires mais en raréfiant les commandes, ils obligent en fait les tisserands à travailler à l’ancien tarif ou à chômer, autrement dit à crever de faim !
Méfiants ou convaincus déjà que leur émancipation ne dépendrait que d’eux, des ouvriers tisserands, acquis à la République bien plus qu’au socialisme, décident dès le mois d’octobre de constituer une coopérative de production. Pour donner vie à leur projet, ils fondent la Société civile de crédit et d’épargne des ouvriers tisserands de la commune de Cholet afin d’assurer le financement de la coopérative et de permettre à chacun d’accéder au crédit. L’idée est si séduisante qu’elle est reprise à Mortagne, La Séguinière, La Tessoualle, Maulévrier, Le May, Trémentines, Saint-Laurent, Vezins et La Tourlandry. Le nombre des sociétaires dépasse bientôt les mille adhérents.
À la même époque, le négociant-blanchisseur Charles Loyer, maire de Cholet sous la Deuxième République, trésorier de la société de secours mutuel et de bienfaisance, s’active afin de constituer une boulangerie populaire. Les tisserands accordent un prêt de 5000 F pour un projet d’épicerie joint à la boulangerie coopérative. En deux jours, deux cents souscripteurs déposent 12 000 F de commandite et le 3 septembre 1867, la boulangerie coopérative livre son premier pain à la consommation. L’industriel républicain (mais d’esprit conservateur) ne manque pas d’idées, et le fait qu’il ait trouvé des soutiens au sein de la classe ouvrière n’y est sans doute pas étranger ! Il doit en profiter car deux décennies plus tard, ce sont de bien plus radicaux tisserands qui fonderont en 1882 la Chambre syndicale des ouvriers tisserands (CSOT) du rayon industriel de Cholet…
Contribution du CHT à partir d’une proposition de Robert Gautier, avec l’aimable relecture de Jean-Joseph Chevalier.
Article initialement publié sur le blog du CHT le 28 août 2020.
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