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Mayenne, 1972 : "Le Lait, c'est notre salaire !"

Au printemps 1972, l’Ouest de la France s’enflamme : la « guerre du lait » est déclarée. Les agriculteurs mayennais ne restent pas à l’écart de ce combat dans lequel la défense du revenu et de leur dignité de paysans est au centre de leurs revendications.

 

En ce mois de février 1972, les producteurs laitiers mayennais passent à l’action. Les voici qui bloquent, à Pré-en-pail, un camion d’approvisionnement de la laiterie Besnier. Il faudra l’intervention musclée des CRS pour les en déloger. Mais cela ne calme pas leur colère.

 

Ils sont près d’une centaine à intervenir à Chailland et Juvigné, à Gorron et Entrammes. Sur les murs de Laval et Mayenne, nos paysans écrivent leur colère et leur exigence : vivre de leur métier en obtenant que le lait leur soit payé au moins au prix de revient ! 

 

Pour les paysans les plus radicaux, cette « guerre » offre l’opportunité d’aller au-delà des questions pécuniaires. Dans un numéro du bulletin APL Paysans, les paysans-travailleurs mayennais questionnent le métier en donnant la parole à leurs voisins et collègues. Ils y parlent des semaines de 80 heures, de ces vaches dont il faut s’occuper sans répit, de la grande faiblesse des revenus agricoles (le revenu moyen paysan classe la Mayenne au 77e rang sur 92 départements agricoles), de cette « modernisation » qui condamne ceux qui ne peuvent suivre la marche du progrès et rend rarement heureux ceux qui emboîtent son pas (« On a commencé avec 5 vaches, on en a 15 maintenant et on n’est pas plus riche ! »), de leur soumission aux laiteries industrielles et aux transformateurs. Ils parlent des vacances qu’ils ne prennent jamais et de leurs enfants dont ils ne peuvent s’occuper : « La présence du travail des bêtes est presque concurrente au temps de présence des enfants à la maison. Les gosses, ils en souffrent ! ». Foutues traites !

 

Pour nos paysans-travailleurs, se focaliser sur le prix du lait serait une erreur, car « ne défendre que le prix, c’est défendre les mieux placés », autrement dit les « gros » producteurs. Ce qu’il faut exiger ?  Une maîtrise de la production laitière qui permette à tous les producteurs de vivre (« Le prix de revient, c’est quand même la base de tout ») tout en favorisant le maintien en activité du petit paysan car « si ça continue, s’il n’y a pas d’amélioration (…), ce sera le désert dans les campagnes. »

 

 

Sources :

 

Archives CHT, fonds ANPT et FDSEA 44.

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 15 octobre 2019.

 

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