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Le Mans 1893 : un Premier mai "dans le calme"

En ce 1er mai 1893, la Sarthe se met au diapason du monde industriel. Pour la première fois, la classe ouvrière mancelle est appelée à marteler le pavé de la ville pour faire entendre ses revendications.

 

En 1889, l’Internationale socialiste, deuxième du nom, décidait de rendre hommage aux « martyrs de Chicago », ces militants pour l’essentiel anarchistes, que la Justice américaine avait fait pendre le 11 novembre 1887, les jugeant moralement responsables des violentes manifestations du Premier mai 1886 au cours de laquelle ils avaient réclamé la journée de huit heures. Ainsi, chaque Premier Mai, les travailleurs étaient appelés à cesser le travail et à défier l’autorité de l’État en occupant l’espace public.

 

Ce lundi Premier Mai 1893, à l’appel du Groupe d’études sociales du Mans, les ouvriers sarthois sont appelés à se réunir sur la place des Jacobins (cf. illustration) et à partir en cortège « dans le meilleur ordre et le plus grand calme pour aller remettre aux autorités municipale et préfectorale la liste des revendications ». Ordre et calme : il va sans dire que tous les militants ont en mémoire les bastonnades de Paris ou la tragique fusillade de Fourmies (1891) qui fît dix morts, pour l’essentiel des adolescents et jeunes adultes fauchés par la mitraille du tout nouveau fusil Lebel.

 

Place des Jacobins, ouvriers endimanchés et badauds curieux se rassemblent bientôt autour de Paumier, savetier de profession, et de Rousseau, obscur animateur de ce tout aussi obscur Groupe d’études sociales. Juché sur une tribune de fortune, ce dernier, d’une voix forte, égrène les revendications qui seront remises bientôt aux autorités. On y parle de la laïcisation des hospices et de la suppression du budget des cultes, de la création d’un musée-bibliothèque, de la nationalisation des mines et des chemins de fer, de justice fiscale ; on y exige la baisse des salaires des employés supérieurs de la ville et l’augmentation de ceux des employés subalternes, tout comme l’obligation pour l’État de venir en aide aux « citoyens incapables de travailler ». On y parle donc pas d’abattre le capitalisme et de faire la Révolution, mais d’alléger le fardeau pesant sur les épaules des classes populaires : « L’application de ce programme, déclare Rousseau, soulagerait singulièrement la misère du peuple et nous serions plus près de l’égalité sociale qu’avec le régime parlementaire que nous ont légué les bourgeois de 1874. » Cela nous rappelle opportunément que la Belle Époque ne l'était pas pour tout le monde, et la République, guère sociale…

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 15 juin 2016.

 

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