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« Simple métayer », c’est ainsi que Ludovic Clergeaud (1890-1956) signait ses articles. Et métayer, il le resta longtemps sur une exploitation qui ne dépassa jamais une douzaine d’hectares, lui, ne possédant en propre que « quelques boisselées de terre », vigne, prés et pâtis.
Né dans le sud vendéen, entre plaine et bocage à Marsais-Sainte-Radegonde, ce fils de métayers quasi-illettrés, surnommé « le Caniget », s’engage dès 1906 « pour le Socialisme, la République, la Libre Pensée ».
Le service militaire (« 25 mois de bagne » !) où il apprend son inscription sur le carnet B, et la guerre où il fut gazé, renforcent son antimilitarisme et son pacifisme « intégral ». En 1919, il est candidat socialiste aux législatives, écrit dans Le Prolétaire de la Vendée et fait partie du noyau fondateur du Parti communiste. Défenseur de la petite paysannerie, « fermiers, métayers, bordiers, journaliers et domestiques » qu’il invite à se constituer en syndicats agricoles, franc-maçon et ligueur (LDH), il en est exclu rapidement et revient à la SFIO. Il en sera le secrétaire fédéral de 1927 au tout début des années 1950, collaborant à la presse militante : La Tribune Républicaine et socialiste (années 1920), Le Travail, La Parole Républicaine (1936-1941) ou encore La Vendée Libre (après 1945).
Contrôleur à l’Office du Blé sous le Front populaire, il côtoie Henri Pitaud, est élu conseiller général du canton de L’Hermenault (1937-1940) et poursuit son combat en faveur des métayers comme son ami Tanguy-Prigent. Il défend tout aussi ardemment l’école laïque et flétrit l’enseignement confessionnel, si hégémonique en Vendée.
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Résistant, passé à la clandestinité pour échapper à la Gestapo, il entre au Comité départemental de Libération en septembre 1944 comme secrétaire et retrouve son canton de L’Hermenault où il est élu de 1945 à 1949. Il participe à la reconstitution du syndicalisme paysan dans la CGA (Confédération générale de l’agriculture) et s’implique notamment dans le statut du métayage et du fermage préparé par Tanguy-Prigent, ministre de l’Agriculture. Dans La Vendée Libre, Ludovic Clergeaud ouvre une chronique signée « le coin du paysan » en 1950.
Déçu de ne pas avoir été tête de liste pour la députation, défait lors des élections au conseil général en 1949, le jeune retraité doit s’effacer en 1953 après une vie de combats : « Voilà 40 ans que je suis sur la brèche, et il y a longtemps que j’avais lié ma gerbe lorsque d’autres songeaient à pénétrer dans le champ des luttes sociales » a-t-il écrit en 1948, huit ans avant de tirer sa révérence.
Contribution de Florence Regourd du CDHMOT Vendée.
Sources :
Ludovic Clergeaud, Le Socialisme en Vendée, préface de Georges Monnet, Imprimerie commerciale Fontenay-Le-Comte, 1939.
Florence Regourd, Ludovic Clergeaud (1890-1956) Métayer. 50 ans d’engagement en Vendée, Geste éditions, 2013.
Henri Pitaud, Mes chemins sauvages. Souvenirs 1921-1940, L’Etrave, 2001.
Fonds de la fédération socialiste de Vendée déposé au CDHMOT.
Article initialement publié sur le blog du CHT le 16 octobre 2017.
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