Bahonneau et Ménard, deux meneurs trélazéens

En mars 1902, le syndicat des ardoisiers de Trélazé demande son inscription à la Bourse du travail d’Angers. Cette affiliation est le fruit du travail de deux compères trélazéens, André Bahonneau (1848-1918) et Ludovic Ménard (1855-1935), qui oeuvrent depuis 1880 à l’organisation des perreyeux. Ils sont appelés à jouer un grand rôle dans la vie syndicale angevine…

 

Très influencés par les idées anarchistes, ces inséparables fendeurs sont sous surveillance étroite de la police au début des années 1890, tout particulièrement Ludovic Ménard, qualifié dans un rapport de « dangereux et prudent meneur, chef incontesté de la secte anarchiste à Trélazé » même si, réprouvant « la propagande par la bombe », il ne cesse de mettre en garde ses camarades contre les provocations policières.

 

De plus d’un millier d’adhérents en 1891 au moment de la grande grève générale contre la Commission des Ardoisières, les effectifs du syndicat se réduisent à une dizaine de membres en 1898… Ménard décide de relancer l'organisation autour d’une revendication : obtenir pour les ardoisiers le statut protecteur des mineurs. Dès lors, l’influence trélazéenne, syndicaliste-révolutionnaire, gagne du terrain au sein de la CGT angevine.

 

Tandis que Ménard, nommé secrétaire de la Fédération nationale des ardoisiers, fondée à Trélazé et adhérente à la CGT (1904), s’efforce de regrouper les syndicats des différents centres ardoisiers (Bretagne, Savoie, Pyrénées et Ardennes), André Bahonneau, élu de son côté secrétaire général de la bourse du travail d’Angers (1906), redynamise et réoriente celle-ci vers des positions de lutte de classe plus accentuées. À la veille de la guerre, il organise l’union départementale des syndicats de Maine-et-Loire dont le congrès de fondation se tient en mars 1914 à Cholet. Il hérite du secrétariat qu’il tiendra jusqu’à son décès en 1918.

 

En juin 1919, Ménard est élu secrétaire général de la bourse du travail d’Angers où il y déploie une grande activité, malgré une santé chancelante. Très actif pendant les nombreuses grèves qui éclatent en Maine-et-Loire, il vit comme une épreuve difficile les dissensions au sein de la CGT. Fatigué, il prend sa retraite de fendeur, donne sa démission de secrétaire de la bourse le 22 juillet 1921 et abandonne toute activité syndicale. Il ne vivra donc pas l’éclatement de la CGT à la fin de cette même année…

 

Source :

 

Notices biographiques de Ludovic Ménard et André Bahonneau (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français).


François Lebrun, Ludovic Ménard (1855-1935) : Fondateur du syndicalisme ardoisier, Angers, Musée de l'ardoise de Trélazé, 1985.

 

Article initialement publié sur le blog du CHT le 17 octobre 2016.

 

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